On en était resté aux pièces posées sur le parking du centre commercial de Pouembout, depuis, il y a eu de l’action. Le transport s’est passé sans problème majeur ; quelques petits bobos sans gravité lors de la manutention et le couvercle du frigo que la vitesse du camion a sans doute fait s’envoler quelque part le long du trajet de 300 km. Laurent s’est chargé de la réception à Numbo car j’avais encore un peu de boulot dans le Nord. J’ai quitté la région le lendemain en stop car il n’y avait plus de place dans le car. J’ai quitté la région sans trop de regret et plein d’excitation à l’idée de me retrouver dans un véritable chantier au bord de la mer. J’ai quitté le Nord où je reviendrai avec plaisir en touriste, retrouver ses ploucs attachants et ses beaux paysages.
Présentement nous voilà à Nouméa, dans la baie de Numbo devant des morceaux de contreplaqué peint en blanc avec l’objectif d’en faire un bateau. Première tâche ; se défendre des termites. Les bestioles font des dégâts impressionnants sur le chantier et s’attaquent à tout, rapidement. Il suffit de poser un morceau de bois au sol pour qu’une armée d’insectes se chargent de l’alléger proprement. Donc imprégnation de tout le bois encore visible par un cocktail de perméthrine, celui avec la tête de mort sur le bidon. L’esprit tranquillisé peut se consacrer au montage.

On commence par les étraves. Pas de surprise puisque je les avais déjà présentées dans le dock. Trois vis, colle, strat, enduit. Fastoche mais quel résultat ! Ça donne enfin à la coque un air de bateau et une élégance racée. Personne ne remarque que les extrémités sont différentes, personnellement les deux me plaisent. Samedi après midi, c’est le grand moment. Laurent vient m’aider suivi rapidement par Rémi et Dédé. Quatre paires de bras habiles et musclés installent les deux bras, la nacelle et le roof en deux temps trois mouvements. Il y a eu bien sûr quelques coups de scie et de meuleuse, des accostages qui baillent un peu, cependant l’assemblage est satisfaisant. Après une nuit de réflexion pour savoir à quel endroit on va pousser, quelle pièce va se faire gentiment torturer, on y revient le lendemain avec la colle et le tissu pour fixer les choses, tandis que Sandrine manipule l’appareil photo. Le soir, le roof est définitivement positionné sur la coque et le pont, on peut maintenant se balader d’une étrave à l’autre.


Reste à poser quelques dizaines de mètres de corniérage pour solidariser le tout. Un petit peu chaque soir tout en réfléchissant au gréement, à l’annexe, à la propulsion auxiliaire, au système de barre, à la plateforme, à l’accastillage, à la déco, au mouillage…
